Après la classe américaine, le luxe allemand. Poly poursuit son éloge des belles voitures, qu’il aime autant que les jolies filles, avec les petits effets creezés qui vont bien. Même si « A real G would’ve never left the car for those females », dixit un commentaire plein de bon sens sur YouTube, ce mec a tout compris, je suis archi fan. En plus Dom Kennedy et les potes d’OPM passent faire coucou. Première des tracks inédites qui figureront sur Real Deal P: Deluxe Edition, annoncé initialement pour ce mois-ci et repoussé à décembre. Ya intérêt à ce que ça sorte en CD.
Ne vous fiez pas à son blase chelou, Polyester The Saint est plus que cool, il est hellagood. Oubliez le swag des rappeurs fast food et autres hipsters beaufs, comme lui adoptez plutôt le creez. Mais attention, il ne suffit pas de piquer la garde-robe et la désinvolture de Jazz dans Le Prince de Bel Air pour s’improviser chantre de cette espèce de néo-dandysme street californien. Encore faut-il dégager naturellement une impression de facilité et une bonne humeur contagieuse. Des ondes positives que le grand échalas aux faux airs de Shawn Stockman croisé avec Puff Daddy sait retranscrire à la perfection dans sa musique. Laidback, ensoleillée et joyeuse, celle-ci semble faite pour stroll out justement, c’est-à-dire flâner, se balader. À pied, en skate ou en Chevrolet El Camino SS, peu importe, mais en prenant toujours bien le temps d’apprécier les petits plaisirs de la vie, qu’il s’agisse d’un verre de vin ou des courbes d’une PYT, peu importe là aussi. Même s’il a apparemment un peu vécu du côté de la Bay (« That’s why ya boy P say « Yee! » all day »), quelle meilleure muse que la Cité des Anges pour lui inspirer de telles promenades mélodieuses et hédonistes ? Sa face souriante du moins, cela va de soi. Polyester, c’est la rage straight outta Compton qui se serait noyée dans le triangle des bermudas en toutes saisons, quelque part entre les vieilles bâtisses de West Adams, le Forum d’Inglewood et les plages de Venice et Santa Monica.