Préambule : allez savoir pourquoi je n’ai pas publié cette mini review à l’époque, j’ai dû penser que c’était le cas et zapper ensuite, super… Toujours est-il que je viens juste de la retrouver au hasard dans mes brouillons, alors comme avec le recul il s’agit définitivement d’un de mes coups de coeur de 2012, fuck it, mieux vaut tard que jamais, toussa, autant vous en faire profiter. Et pour la peine, j’ai rajouté une poignée de friandises locales complémentaires.
Archives pour la catégorie Videos
R.I.P. Chris Kelly aka Mac Daddy de Kris Kross
Pour ceux qui mettent deux putains de « s » à « Kriss » (les mêmes sans doute qui écrivent « DJ Quick », « Snoop Dog », « Easy-E », etc.).
Tha Dogg Pound ft. Snoop Dogg – L.A. Here’s 2 U
VOILÀ. Ça c’est le DPG que j’aime. Sunset Strip, Los Angeles éternelle. Le clip tombe à point nommé en plus, Daz & Kurupt ont fait le taf hier soir à Marseille apparemment. Lyonnais et Parisiens : now you know !
Shady Blaze – Rest In Peace R.J.
Proche du duo Main Attrakionz et membre du collectif Green Ova, Shady Blaze est un de ces nombreux jeunes loups talentueux dont regorge la Bay (et Oakland en particulier). Il vient de perdre son fils, né prématuré le 2 mars dernier. Au-delà de la compassion naturelle qu’un tel drame impose, j’ai du mal à ne pas ressentir une forme de malaise vis-à-vis de l’instantanéité avec laquelle il a posté ce morceau et de l’absence de pudeur de la vidéo qui l’accompagne, somme toute assez symptomatiques de l’ère post-2.0 dans laquelle nous vivons. Mais dans le même temps, comment ne pas être complètement admiratif devant une démonstration aussi touchante et révélatrice de ce que le rap peut offrir de meilleur : son pouvoir cathartique.
Murder Squad – No Peace
Pas de 187prodplaylistadaweek la semaine dernière ni aujourd’hui, mais pas de trêve dominicale pour autant. En fait, je suis en train de plancher sur 3 mixes GUERRIERS consacrés aux gangsta rappeuses des années 90, vous devriez m’en dire des nouvelles. Parmi la cinquantaine d’amazones au tracklisting, cette chère Bo$$ bien sûr, qui tient ici la dragée haute à un squad encore plus meurtrier avec le renfort des darons Ice-T, Spice 1, Ant Banks et Treach. ALLO ? NAH MAIS ALLO QUOI ? T’écoutes du gangsta rap et t’as jamais vu ce clip de feu ? 1995. South Central Los Angeles. Travelling avant dans la quintessence du genre. Bon dimanche !
Brotha Lynch Hung – Meat Cleaver
Hémoglobine sur les murs et appart’ dans un état à se faire recaler du casting de l’émission C’est du propre. Hachoirs à viande et divers instruments de chatouille. Sexualité TRÈS déviante (« I got a bad habit, stickin’ my dick in a corpse » ou « Bitch you suckin’ your son’s dick » entre autres joyeusetés). Ça tourne toujours aussi peu rond sous le durag du Frangin Lynch.
Même chez Strange Music, pourtant pas les moins déglingués du cerveau non plus, ils ont préféré coller un disclaimer au début du clip. Mais c’est justement pour ça qu’il règne sur le rap horrorcore depuis l’époque du Street Talk Crew, son groupe avec X-Raided et Sicx au tout début des années 90 : grâce à cette folie insatiable, ce flow lame de rasoir et ce malaise, hérité du Garden Blocc de Sacramento, tapi jamais très loin derrière la morbidité grand-guignolesque.
Mannibalector le 5 février, ça va trancher chérie.
Rittz ft. Tech N9ne – Bloody Murdah (Remix)
Essayer de compter en temps réel le nombre de mots débités dans ce clip = hémorragie cérébrale.
Bon, Rittzouille, tu le sors ton debut chez Strange Music ou quoi ?
Papillon Bandana ft. Reena, Topaz – Moment d’évasion
Un moment d’évasion, mais surtout un vrai retour aux sources. Parce que si Papillon rep’ Paname l’été et le reste de l’année, qu’il en évacue régulièrement le stress à Los Angeles, ses origines sont ailleurs. Là-bas au Cambodge, pays du sourire ayant connu paradoxalement de nombreux drames et ouvert au tourisme depuis deux décennies à peine. Le réalisateur Sok “Cream” Visal retranscrit bien la haute dose d’émotions qu’a de toute évidence représentée ce pèlerinage entre Phnom Penh, Kep et Kampot.
Killa Cal Wayne – My Block
« My Block », tu m’étonnes, paye ton clip ghetto. 3rd Ward en même temps, pas le quartier le plus glam’ de Houston. Et quand on voit la gueule de son site officiel, so 2005, on comprend que Killa Cal Wayne n’est pas là pour se gentrifier sur les zinternets. Son truc, lui, c’est le bon gros gangsta rap sans fioritures et il le fait plutôt très bien. Oui mais beaucoup préfèrent les copies édulcorées aux originaux. Too bad, car avec déjà une demi-douzaine de mixtapes à son actif, il mériterait davantage que le statut de secret le mieux gardé du Texas.
Un autre extrait de Take Me As I Am :
Two-J ft. DJ Quik – The World Be Like?
Two-J, un nom bien connu des amateurs de G-funk japonais. Le rappeur/producteur de Toyohashi (Google Maps rulez !) est un vrai métronome avec une sortie tous les deux ans depuis son premier EP Play On The Street en 2003 : II-J Groovin (2005), New Old Stock (2007), Mr. Deuce (2009), Ridin High (2011) et Best Mix Of Two-J Mr. Groovin prévu pour le 23 janvier prochain. Vu le titre, j’imagine qu’il s’agira d’un best of mixé et non d’un cinquième album à proprement parler. Mon esprit de déduction me surprend moi-même…
Bref, j’ignore combien il y aura de morceaux inédits, mais ce seul “The World Be Like” pèse déjà plus lourd qu’un concours de tour de poitrine entre Harumi Nemoto et Bob Sapp. Les connexions Westcoast-nippones, qui ne datent pourtant pas d’hier, viennent de franchir un nouveau cap. Et pas une vieille instru recyclée et un seize bâclé hein. DJ Quik s’est déplacé jusque chez Hood Sound Records à Yokohama et leur en a donné pour leur argent. Propre. Super propre. Ce qui m’amène à la vraie question : à quoi ressemblera le monde le jour où il fera enfin un crochet par le Studio Delaplage ?