Voici un projet auquel je crois beaucoup et qui, j’espère, va vous plaire. Pour ne rien vous cacher, ça faisait un moment que l’envie de reprendre la radio me démangeait, parce que mine de rien la dernière du 187 Show remonte à presque cinq ans déjà. Pendant ce temps, les potos Le Captain Nemo (The Trill Show), Mehdi (Abcdr du Son) et Nico (Pure Baking Soda) cogitaient eux aussi, chacun dans leur coin, sur un concept de talk show, façon On refait le match version rap US, sans le côté discussion de comptoir bruyante et stérile. Les grands esprits ont fini par se rencontrer (en toute modestie bien sûr) pour y plancher sérieusement. L’idée de mettre en commun notre passion, notre « expertise » et accessoirement nos réseaux/univers respectifs nous a archi motivés. L’union fait la force, c’est bien connu, mais également l’émulation. Et puis, devant la relative absence d’émission spé digne de ce nom en France, Deeper Than Rap nous est apparu comme une évidence.
Pourquoi Deeper Than Rap ? Car il s’agit de creuser au coeur du rap américain, cette mine aux ressources infinies, plus profonde que la couche de graisse de Rozay. Essayer de l’appréhender dans son ensemble, qu’il soit mainstream ou underground, d’hier ou d’aujourd’hui, Eastcoast ou Westcoast, de Chicago ou de Houston. S’extirper du tourbillon de MP3’s téléchargés quotidiennement et aussi vite oubliés, pour prendre un peu de hauteur, de recul. Privilégier l’écoute qualitative et attentive plutôt que la consommation rapide et superficielle. Redécouvrir le plaisir de la culture du « crate digging », chère au rap justement, face à celle du zapping, désormais omniprésente dans notre monde en haut débit. Bref, une profession de foi résumée par l’analogie visuelle avec les chercheurs d’or d’antan et le détournement de la légendaire punchline de Blondin.
L’ambition derrière #DTR consiste en outre à mélanger la pédagogie à l’esprit geek, à trouver un bon équilibre entre vulgarisation et érudition, afin d’éveiller la curiosité des uns sans perdre l’intérêt des autres. Et vice-versa. Le rap, aux États-Unis plus qu’ailleurs, c’est une histoire solidement ancrée et une richesse artistique indéniable. C’est tellement plus que les biatches, les bling-blings et la drogue. Même si ça serait vraiment trop chiant sans les biatches, les bling-blings et la drogue, on est bien d’accord. Le rap cainri, c’est beau comme la victoire de la bande à TP à l’EuroBasket 2013 et c’est laid comme Nadine Morano qui twerk sur du Juicy J. C’est pour tout ça que je l’aime et que j’ai décidé de ressortir les micros du placard, avec la complicité de mes trois collègues. One Table & Four Mics donc. Et hopefully plein d’auditeurs aux feedbacks bienvenus ;)